Pour les Américains
Tant les journalistes que les bloggeurs canadiens et américains décrivent le Canada comme un refuge idéal[1] pour les Américains en recherche d’une demoiselle pouvant les parrainer et leur permettre d’immigrer au pays[2]. Bref, beaucoup d’encre a coulé dans les derniers mois à ce sujet : le désir de plusieurs Américains de chercher refuge au Canada.
Comme leRolling Stone le dit si bien: emménager au Canada implique beaucoup plus que de traverser la frontière à pieds avec vos valises à la main, même si vous êtes Américains! Bien que votre nationalité vous apporte quelques avantages, le sort de votre demande d’immigration dépendra d’abord et avant tout de vos compétences au-delà de votre citoyenneté.
Par exemple, si vous êtes un membre de famille d’un citoyen canadien ou d’un résident permanent, vous pourriez potentiellement être parrainé par cette personne. Il en va de même si vous avez trouvé un(e) chéri(e) canadien(ne), que ce soit en ligne ou pas, et qui veuille bien s’engager à vous parrainer comme conjoint(e)[3]. Si tel est le cas, vous devrez présenter une demande de classe famille.
Vous vous considérez un dissident politique ou un objecteur de conscience, voire même un membre d’une minorité à risque de persécution?
Dans le passé, certains citoyens américains s’étant opposé à la politique américaine ont été en mesure d’obtenir leur résidence permanente au Canada via une demande d’asile. Durant la Guerre du Vietnam par exemple, une dizaine de milliers d’Américains ont quitté pour le Canada. Ce qui reste flou à ce jour, c’est le nombre exact de ces demandes d’objecteurs de conscience qui ont effectivement reçu le statut de réfugié[4].
Par ailleurs, très peu de demandes venant des États-Unis sont désormais approuvées. En fait, une moyenne de 470 demandes d’asile annuelles étaient normalement acceptées au cours de la dernière décennie, mais nous observons présentement une baisse depuis 2014, avec un maigre 168 demandes d’asile acceptées. Chaque demandeur d’asile doit être en mesure de prouver qu’il est personnellement à risque de persécution, de torture ou de traitement inhumain. Cependant, depuis le 15 décembre 2012, il existe moins de garanties procédurales pour les citoyens américains voulant présenter une demande d’asile au Canada. Depuis cette date, les États-Unis font partie des Pays d’origine désignés (POD) par le gouvernement canadien, ce qui veut dire que les États-Unis sont considérés comme un pays qui ne produit normalement pas de réfugiés; un pays qui respecte les droits de l’Homme et qui offre une protection de l’État. Bien que les États-Unis puissent être retirés de la liste de Pays d’origine désignés (POD) un jour, il est peu probable que ça l’arrive de sitôt.
À la lumière de ce qui précède, présenter une demande d’asile pourrait être une option, spécialement si la politique américaine continue dans la direction actuelle, mais ce n’est définitivement pas à votre avantage d’attendre que le jour vienne où les États-Unis seront retirés de la liste de Pays d’origine désignés (POD).
Quelles sont les options qui s’offrent à vous si vous n’avez pas de famille au Canada et que vous ne voulez pas risquer le rejet d’une éventuelle demande d’asile? Une panoplie de programmes d’immigration canadienne! Au cours de l’année 2016, plus de la moitié des 300 000 nouveaux résidents permanents étaient des immigrants économiques.
Pour obtenir votre résidence permanente via les programmes d’immigration économique, beaucoup dépend de votre profil personnel. Par exemple, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) facilite les permis de travail pour les gens d’affaires américains, les professionnels et les personnes mutées à l’intérieur d’une société. Par ailleurs, si vous êtes un amateur de la francophonie et de poutine (non pas le président de la Russie, mais le plat québécois), emménager au Québec pourrait être une option viable et vous pourriez prendre avantage de vos compétences en français pour obtenir un permis de travail plus facilement via le Programme de mobilité francophone.
Si vous n’êtes pas bilingue encore, le reste du Canada s’offre à vous. Si vous avez une province ou un territoire spécifique en tête, vous devriez consulter la section Candidats des provinces. Autrement, si vous considérez l’option de travailler comme aide familial, la section Programme des aides familiaux saura répondre à vos questions. Dans tous les cas, une brève lecture de la section sur l’Entrée expressvous sera utile pour en savoir davantage sur les différentes options qui s’offrent à vous avant votre immigration au Canada.
[1] Studin, Irwin. “Dear Americans: Welcome to Canada”, Globe and Mail (9 mai 2016), en ligne: http://www.theglobeandmail.com/opinion/dear-americans-welcome-to-canada/article29929270
[2] “If Donald Trump wins U.S. presidency, Cape Breton pitched as refuge for Americans”, CBC News (16 février 2016), en ligne: http://www.cbc.ca/news/canada/nova-scotia/donald-trump-cape-breton-canada-rob-calabrese-americans-nova-scotia-1.3449987
[3] Quelques conditions bien sûr s’appliquent.
[4] «Maple Match makes it easy for Americans to find the ideal Canadian partner to save them from the unfathomable horror of a Trump presidency», online: Maple Match http://www.maplematch.com/